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Sciences Po Menton: Estrosi dénonce des "attitudes antisémites" et menace de suspendre le financement de la région

Christian Estrosi à Fontainebleau en Seine-et-Marne, le 16 septembre 2022

Christian Estrosi à Fontainebleau en Seine-et-Marne, le 16 septembre 2022 - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Le président délégué du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur appelle la direction à "prendre toutes les sanctions disciplinaires contre les auteurs et des mesures de protection pour les victimes", auxquelles il dit apporter son "soutien".

Des étudiants juifs de Sciences Po Menton ont-ils été victimes d'"attitudes antisémites"? C'est en tout cas ce qu'a dénoncé Christian Estrosi, maire de Nice mais aussi président délégué du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ce mercredi 4 avril.

Dans une publication sur Threads, l'élu affirme avoir été alerté de ces faits et avoir reçu, dans la soirée, Samuel Lejoyeux, le président de l’Union des étudiants juifs de France.

Christian Estrosi a appelé la direction de l'établissement à "prendre toutes les sanctions disciplinaires contre les auteurs et des mesures de protection pour les victimes", auxquelles il dit apporter son "soutien".

En l'absence de sanctions, le maire de Nice affirme que Renaud Muselier et lui-même se réservent "la possibilité" de suspendre le financement de la région à Sciences Po Menton, alors que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, participe au financement de ce campus de Sciences Po Paris dédié à la Méditerranée et au Moyen-Orient.

Des tensions depuis le 7 octobre

Depuis le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas contre l'État hébreu, le conflit israélo-palestinien a largement investi les couloirs de l'établissement et les accusations d'antisémitisme se sont multipliées. Ce même mois, dans la foulée des premières représailles à Gaza, des appels à boycotter Israël avaient été lancés sur les réseaux sociaux.

En novembre, quelque 70 étudiants ont temporairement bloqué l'accès au campus pour protester contre la direction qui, selon eux, les empêchait de s'exprimer librement sur la situation humanitaire à Gaza.

Plus récemment, fin mars, c'est une semaine de la Palestine organisée à Sciences Po Menton qui a alimenté les tensions, et notamment la tenue d'une conférence en présence de Manuel Bompard et Rima Hassan, membres de La France insoumise, qui avait soulevé l'ire de l'UEJF.

La direction tempère

Interrogée par Le Point, la direction de l'établissement tempère et promet de "faire vivre le dialogue entre les étudiants de différentes nationalités et de différentes confessions, bien évidemment profondément traversés par le conflit au Proche-Orient". Elle reconnaît que plusieurs convocations d'élèves ont eu lieu ces derniers mois, mais que "les faits sont parfois difficilement caractérisables".

Le campus parisien de Sciences Po a lieu aussi fait l'objet récemment d'une polémique liée à la situation à Gaza après l'occupation d'un amphithéâtre par environ 300 militants pro palestiniens le 12 mars dernier.

Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" et "des propos accusatoires avaient été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association. Une version des faits vivement contestée par le comité Palestine de Sciences Po.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'était rendu dans la prestigieuse école parisienne pour s'exprimer devant le Conseil d'administration et avait notamment annoncé avoir déclenché l'article 40, à savoir la saisie du procureur de la République.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions