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JO d'hiver 2030: le projet d'un village olympique au Fort des Têtes divise à Briançon

Le Fort des Têtes, à Briançon.

Le Fort des Têtes, à Briançon. - Dicitv

Renaud Muselier souhaite que le Fort des Têtes devienne le village olympique pour les JO d'hiver 2030. Au lendemain de l'annonce, certains pointent du doigt l'aspect économique et environnemental. D'autres encensent le projet.

Il l'a déclaré ce mardi 6 février, lors de sa venue dans le Briançonnais. Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, souhaite voir le Fort des Têtes de Briançon devenir le village olympique des J0 2030.

"Nice regroupera la glace avec des épreuves de hockey. Les épreuves au Briançonnais avaient besoin d’un village olympique. Il fallait un endroit central entre les deux magnifiques stations de Serre-Chevalier et Montgenèvre", a-t-il lancé.

Avant de poursuivre: "en regardant avec le maire et le président du département, il y a la possibilité de travailler sur ce site qui est magique."

Des JO "trop chers" et "facteurs de pollution"

Quelques heures après l'annonce de ce potentiel village dans l'enceinte du fort Vauban, les lycéens de Briançon sont mitigés.

Romie, lycéeenne, regrette le coût de ces Jeux olympiques. "Ici à Briançon il y a trop de causes, trop d'associations qui ont besoin de cet argent, le dépenser pour des jeux c'est un peu bête".

Un avis que partage son amie Julie, 17 ans. Qui pointe aussi l'aspect environnemental.

"C'est une mauvaise idée, on sait aujourd'hui qu'un des premiers facteurs de pollution c'est la construction de logements, on a un environnement fragile et les conséquences du réchauffement climatique sont trop importantes", regrette-t-elle.

Un village réutilisé après la compétition?

Pour Jules et Léon, au contraire, un village olympique dans le Fort des Têtes sonne comme une vraie opportunité.

"Si c'est réutilisé derrière pour les travailleurs saisonniers et les loger, c'est une très bonne idée. ll faut faire vivre les sports d'hiver en France, c'est extraordinaire d'avoir des épreuves ici comme les disciplines de freestyle, il faut prendre du galon vis à vis des Alpes du Nord", encensent-ils.

Aujourd'hui entièrement fermé au public et laissé à l'abandon, la forteresse Vauban, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, est en mauvais état. Le projet de transformation en village olympique serait donc une opportunité de retrouver son éclat après l'échec de la reprise par Ludovic Arnaud, gérant de Next Financial Partners. Ce dernier prévoyait d'y faire un hôtel cinq étoiles, avec commerces et logements.

Un projet privé qui avait échoué face aux doutes sur la viabilité de l'investissement et la fiabilité de son porteur. Une autre offre avai été posée sur la table, celle de Pike Investment Partnership, un projet également abandonné en raison d'enquêtes pour "diverses escroqueries" qui visaient son initiateur.

Muselier promet des JO "exemplaires" sur le plan écologique

Avec des épreuves à Montgenèvre et Serre-Chevalier, le Briançonnais sera au devant de la scène pour la compétition, dans six ans. D'autant qu'elles devront être vertueuses du point de vue environnemental.

Interrogé sur la question, Renaud Muselier promet des "jeux "exemplaires".

"Nous voulons des jeux "Neiges et Chalets", les moins chers possibles, nous voulons créer un héritage et faire en sorte que les Jeux payent les Jeux" explique-t-il.

Il souhaite aussi mettre l'accent sur le désenclavement des vallées. "Nous allons faire en sorte qu'il y ait moins de bouchons systémiques, que les trains arrivent à l'heure, certaines lignes pourront être dédoublées et renforcées pour accélérer les trains, des locomotives peuvent être achetées", promet l'élu.

Et d'ajouter avant de conclure: "C'est grâce aux Jeux que nous pourrons engager un travail sur ce désenclavement dans ces petits département en termes d'habitants que sont les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Les métropoles veulent cet argent public au service du développement pour redonner aux Alpes une visibilité mondiale que nous n'avons jamais eu, à la différence des Alpes du Nord.

"C'est une opportunité exceptionnelle", lance l'élu.

Jérémie Cazaux avec Martin Regley