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"Il n'y a aucune justice": la colère de victimes de l'attentat du 14-Juillet à Nice toujours pas indemnisées

Le procès en appel de l'attentat du 14-Juillet 2016 à Nice a débuté ce lundi 22 avril. Certaines parties civiles attendent toujours d'être indemnisées par le fonds de garantie.

Le procès en appel de l'attentat qui a fait 86 morts à Nice le 14 juillet 2016 s'est ouvert ce lundi 22 avril pour près de deux mois devant la cour d'assises spéciale de Paris. Une nouvelle étape douloureuse pour les victimes, alors que l'audience est retransmise dans une salle à Nice. Certaines parties civiles disent attendent toujours d'être indemnisées par le fonds de garantie.

"Leur objectif est de donner le moins possible", déclarent certaines d'entre elles qui décrivent ce fonds de garantie.

"On m'a traité d'usurpatrice"

Indemnisations partielles ou inexistantes, minimisations de leur préjudice ou encore opacité... Ce fonds de garantie, censé indemniser les victimes de l'attentat terroriste, est pointé du doigt par les parties civiles et leurs avocats.

"Maintenant, je suis en invalidité, mise à la retraite d'office et on m'a traité d'usurpatrice et je ne suis toujours pas indemnisée", déclare avec émotion Nadège, victime de l'attentat, partie civile, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Cette dernière raconte son calvaire: on m'a maltraité, on m'a envoyé voir un médecin expert pour les enfants, on m'a fait asseoir sur des chaises d'enfants... J'ai 65 ans, c'est honteux, ça ne devrait pas exister. J'ai honte d'être Française, ça me fait vomir parce qu'il y a aucune justice".

Le fonds de garantie n'a pas encore été étudié au procès. Ce dernier a indemnisé 74% des victimes de l'attentat, selon les indications du fonds de garantie aux victimes. Pour l'heure, seuls 6% des dossiers seraient en négociation. Ce bilan devrait être examiné lors du procès. Au total, 110 millions d'euros ont été versés à 2.667 victimes.

Lors du procès en première instance, Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans et Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, les deux seuls des huit accusés à avoir fait appel, avaient été condamnés à 18 ans de réclusion (sur 20 ans encourus) pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle.

L'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d'enfants, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans au caractère instable, a été tué par la police le jour de l'attaque.

Gaël Camba et Solenne Bertrand